Maria Corina Machado sacrée Nobel de la paix 2025

Le prix Nobel de la paix 2025 a été attribué à Maria Corina Machado, figure emblématique de l’opposition vénézuélienne, pour son combat inlassable en faveur d’une transition démocratique dans un pays miné par la répression. Le comité Nobel norvégien a salué, ce vendredi 10 octobre, le « courage civique exceptionnel » de cette femme de 57 ans, contrainte de vivre cachée depuis la réélection contestée de Nicolas Maduro en 2024. Malgré les menaces et la violence du régime, Machado a continué d’appeler ses compatriotes à se mobiliser pacifiquement pour défendre la vérité et la liberté, symbolisant ainsi la résistance démocratique face à la dictature.
Depuis plus d’un an, l’ex-députée mène son combat depuis la clandestinité, dénonçant un scrutin présidentiel marqué par de vastes fraudes et une répression sanglante. Dans une tribune publiée dans The Wall Street Journal, elle confiait « craindre pour sa vie et celle de ses compatriotes », tout en affirmant son refus de quitter le Venezuela. Ce courage, le comité Nobel l’a jugé inspirant pour des millions de citoyens dans le monde, rappelant que « la démocratie repose sur ceux qui refusent de se taire ». À l’annonce de sa distinction, Maria Corina Machado s’est dite « sous le choc », tout en dédiant son prix « au peuple vénézuélien, qui continue à croire en la liberté malgré la peur ».
Mais cette récompense n’est pas sans conséquence sur la scène politique internationale, notamment en France. Le prix décerné à l’opposante vénézuélienne met en lumière la nature autoritaire du régime de Nicolas Maduro, que certains responsables politiques français ont longtemps refusé de condamner. Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, s’était montré à plusieurs reprises bienveillant envers le dirigeant socialiste de Caracas, allant jusqu’à le défendre face aux accusations de violations des droits humains. Cette prise de position, désormais remise en cause par la reconnaissance mondiale du combat de Machado, risque de placer le leader insoumis dans une position délicate, alors que le Nobel vient rappeler que la paix ne peut s’accommoder d’aucune complaisance envers la répression.