Haïti : plus de 680 000 enfants déplacés, l’UNICEF tire la sonnette d’alarme

La crise sécuritaire en Haïti atteint un niveau alarmant. Selon le dernier rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) publié ce mercredi, plus de 680 000 enfants ont dû quitter leur maison pour échapper aux violences des gangs armés. Ce chiffre, presque deux fois supérieur à celui de 2024, traduit l’ampleur d’une tragédie humaine qui s’aggrave de jour en jour. Les enfants représentent désormais plus de la moitié des 1,3 million de déplacés internes recensés dans le pays.
L’UNICEF souligne que de nombreuses écoles servent aujourd’hui d’abris de fortune, empêchant la reprise normale des cours. Dans ces espaces surpeuplés et insalubres, les familles vivent sans eau potable, sans toilettes et avec un accès très limité aux soins médicaux. L’organisation met en garde contre une propagation rapide du choléra et d’autres maladies infectieuses, déjà signalées dans plusieurs camps de déplacés.
Dans certaines zones de Port-au-Prince et dans l’Artibonite, les services essentiels se sont complètement effondrés. Des milliers d’enfants vivent dans la peur et l’incertitude, privés de sécurité, d’éducation et de nourriture. L’agence onusienne estime qu’un enfant sur quatre n’a plus accès à l’école, une situation qui augmente les risques d’exploitation, de violence sexuelle et de recrutement forcé par les groupes armés.
Face à cette urgence, le directeur régional de l’UNICEF pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Roberto Benes, appelle à une mobilisation immédiate. « Cette génération ne peut plus attendre, » a-t-il averti, rappelant la responsabilité de la communauté internationale et des autorités locales. Selon lui, il est encore temps d’agir pour éviter qu’une crise déjà dramatique ne détruise définitivement l’avenir d’une jeunesse privée d’espoir.




