POLITIQUE

Sommet Brésil-Caraïbes : Une aide de 290 millions de dollars a Haiti, mais l’insécurité reste hors de portée

Réuni ce vendredi à Brasilia, le Sommet Brésil-Caraïbes a permis de replacer Haïti au centre des préoccupations régionales. Dans un pays de crise multidimensionnelle marquée par la violence des gangs, l’effondrement institutionnel et une situation humanitaire alarmante, les dirigeants caribéens et sud-américains ont renouvelé leurs appels à la solidarité internationale, tout en annonçant une aide financière de 290 millions de dollars destinée à soutenir des secteurs clés du pays.

Cette somme, offerte par la Banque interaméricaine de développement (BID), servira notamment à financer des programmes d’alimentation scolaire, la réhabilitation d’hôpitaux et d’infrastructures de base, ainsi que des initiatives visant à stimuler l’emploi par le secteur privé. Toutefois, aucun plan clair n’a été présenté sur la manière dont cette aide sera canalisée dans un pays où les institutions sont largement paralysées. De plus, ces fonds ne pourront pas être utilisés pour renforcer la sécurité publique, pourtant essentielle face à la montée en puissance des gangs armés.

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a exhorté la communauté internationale, et en particulier l’ONU, à renforcer son engagement en Haïti. De son côté, la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a déploré le manque d’attention mondiale envers Haïti, soulignant que la moitié de la population vit dans l’insécurité alimentaire et qu’un habitant sur dix a été déplacé à cause de la violence.

Malgré les limites de l’aide financière annoncée, le sommet a offert à Haïti une tribune diplomatique rare. Le président du Conseil présidentiel de transition haïtien, Fritz Alphonse Jean, a pu s’entretenir avec les dirigeants régionaux et présenter les priorités de son gouvernement provisoire, notamment la restauration de l’ordre public et la relance des services de base. Mais l’absence de solutions concrètes pour faire face à l’emprise des groupes armés laisse une fois de plus le pays en suspens.

Alors que les déclarations de solidarité se multiplient, la situation sur le terrain ne cesse de se détériorer. Sans intervention rapide et coordonnée pour renforcer la sécurité et soutenir la reconstruction institutionnelle, l’aide annoncée risque de rester symbolique. Haïti a besoin, plus que jamais, d’un plan d’action international ambitieux et pragmatique au-delà des promesses.

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