Haïti : Les jeunes diplômés techniques exclus du marché de l’emploi

En Haïti, une majorité de jeunes issus des centres de formation technique et professionnelle peine à trouver un emploi. Une enquête récente dirigée par le professeur Sergot Jacob révèle que plus de 60 % d’entre eux restent sans activité professionnelle après l’obtention de leur diplôme. Cette statistique alarmante met en lumière une crise persistante de l’insertion des jeunes sur le marché du travail, malgré les efforts fournis en matière de formation spécialisée.
Les causes de ce déséquilibre sont multiples. D’un côté, les formations ne correspondent pas toujours aux besoins économiques réels du pays. De l’autre, le contexte national ne favorise ni la création d’emplois ni l’initiative entrepreneuriale chez les jeunes. Faute de politiques claires et de soutien institutionnel, de nombreux diplômés se retrouvent démunis, sans accompagnement ni débouché concret. Le secteur privé, pourtant essentiel pour absorber cette main-d’œuvre, reste peu impliqué dans le processus de formation.
Face à cette réalité, des voix s’élèvent pour réclamer une réforme en profondeur du système. Une meilleure articulation entre les centres de formation, les acteurs économiques et les autorités publiques pourrait offrir aux jeunes une réelle opportunité de s’insérer dans un tissu économique plus dynamique. Pour l’heure, sans une refonte des stratégies éducatives et économiques, une large partie de la jeunesse haïtienne formée continue de voir ses compétences rester inexploitées.