À l’approche de la saison des ouragans de l’Atlantique 2025, les Nations Unies lancent un nouvel appel à l’aide pour Haïti, confronté à une situation humanitaire critique. Selon Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU, le pays entame cette période à haut risque « sans réserves alimentaires prépositionnées et sans financement disponible pour répondre rapidement à une urgence ». Cette saison, annoncée comme plus active que la moyenne, se termine le 30 novembre, mais les autorités locales et internationales manquent cruellement de moyens pour se préparer.
Le contexte est déjà alarmant : 5,7 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire sévère, et plus de 230 000 déplacés vivent dans des abris de fortune, particulièrement vulnérables aux tempêtes. Dujarric souligne qu’Haïti est l’un des cinq pays au monde où des habitants vivent dans des conditions proches de la famine. Des stocks très limités de kits d’hygiène, de bâches et de fournitures médicales ont été positionnés, et des transferts d’argent sont prévus pour certains foyers, mais cela reste largement insuffisant.
Le Plan de réponse humanitaire de l’ONU pour Haïti en 2025 est cruellement sous-financé : seulement 8 % des besoins sont couverts, avec 75 millions de dollars reçus sur les 908 millions nécessaires. Face à l’insécurité, les opérations humanitaires avaient été suspendues le 26 mai, mais le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) tente désormais de reprendre ses activités dans certaines zones de Port-au-Prince et le long de la Route nationale 1, afin de garantir la sécurité du personnel et l’accès aux populations les plus touchées.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) tire également la sonnette d’alarme. Sa directrice régionale, Lola Castro, affirme qu’avec « la moitié de la population haïtienne déjà en situation de faim, une seule tempête pourrait plonger le pays dans une catastrophe humanitaire majeure ». Contrairement aux années précédentes, le PAM ne dispose aujourd’hui d’aucun stock pour une réponse immédiate. L’ONU appelle donc à une mobilisation internationale urgente pour éviter que cette saison cyclonique ne transforme la crise haïtienne en drame irréversible.
