64 % des Haïtiens en transit vers le Mexique victimes d’abus en 2024

Selon un rapport publié par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR),le 18 juin 2025, près de deux tiers (64 %) des migrants haïtiens en route vers le Mexique ont été victimes de violences ou d’abus en 2024. Ce chiffre place les Haïtiens parmi les populations les plus vulnérables sur les chemins de l’exil. Les types de violences les plus fréquentes incluent les vols (36 %), l’extorsion (20 %) ainsi que les menaces ou l’intimidation physique (13 %).
Le rapport, intitulé « Tendances et défis des déplacements forcés au Mexique », met en lumière une dégradation des conditions de sécurité par rapport à 2023. Sur l’ensemble des migrants interrogés, 58 % ont subi un incident de sécurité avant d’atteindre le territoire mexicain. Une fois la frontière franchie, 40 % d’entre eux font encore face à des abus, un taux qui atteint 64 % dans le nord du pays, zone frontalière souvent marquée par la violence des groupes criminels. Le manque de documents officiels est un facteur aggravant : 83 % des personnes interrogées ne disposent d’aucune pièce d’identité reconnue par les autorités mexicaines, les poussant à emprunter des routes clandestines et dangereuses.
Les causes du départ des Haïtiens sont multiples. 53 % des migrants haïtiens affirment avoir quitté le pays à cause de violences, de menaces ou d’intimidation, tandis que 43 % invoquent une peur généralisée liée à l’insécurité, et 37 % évoquent l’absence d’opportunités économiques.
Le Mexique attire de plus en plus les migrants haïtiens comme destination finale. En 2024, 41 % des migrants interrogés ont exprimé leur volonté de s’installer durablement dans ce pays, contre seulement 26 % l’année précédente. Les Haïtiens occupent la deuxième place, derrière les Cubains, parmi ceux qui souhaitent s’y établir définitivement (64 %). L’étude du HCR, menée auprès de 14 000 migrants, souligne aussi la vulnérabilité accrue de certains groupes.Un tiers des migrants sont des enfants ou adolescents, et 20 % voyagent au sein de familles monoparentales, le plus souvent dirigées par des femmes. Dans ce contexte, le HCR appelle à un renforcement urgent de la protection, de l’assistance humanitaire et des mécanismes de régularisation pour ces populations à risque.