Les dépenses publiques haïtiennes ont connu une augmentation notable de 18 % au cours des sept premiers mois de l’exercice fiscal 2024-2025, selon un rapport du Ministère de l’Économie et des Finances (MEF). Cette progression porte le solde global des finances publiques à 22,3 milliards de gourdes. La quasi-totalité des dépenses, soit 94 %, demeure concentrée sur les charges courantes, notamment les salaires qui, à eux seuls, absorbent plus de la moitié de ce budget malgré une réduction du nombre de fonctionnaires. Cette tendance s’explique par des ajustements salariaux et la distribution de cartes de débit dans des secteurs stratégiques comme l’éducation et la sécurité.
Parallèlement, les dépenses d’investissement, bien que modestes, affichent une hausse spectaculaire de 142 %, atteignant 5,6 milliards de gourdes. Le MEF précise que 88 % de ces fonds sont affectés à des projets d’infrastructure, traduisant une volonté de stimuler le développement malgré les contraintes budgétaires. Dans le cadre du budget rectificatif 2024-2025, l’État a ciblé quatre ministères jugés prioritaires — Éducation, Agriculture, Santé et Affaires sociales — qui concentrent à eux seuls 81 % des dépenses programmées par l’accord de référence signé avec le FMI.
Malgré un environnement politique et sécuritaire difficile, les indicateurs traduisent une gestion budgétaire plus rigoureuse. Le financement monétaire a été réduit, passant d’un déficit de 12,2 milliards à un excédent de 8 milliards de gourdes, tandis que plus de 90 milliards ont été levés via les bons du Trésor. Ces résultats traduisent une volonté de contenir l’inflation et de stabiliser l’économie, tout en améliorant la mobilisation des recettes internes et en renforçant la coopération avec les partenaires internationaux.
