Gangs et violences sexuelles : l’ONU dénonce une crise humanitaire en Haïti

L’Organisation des Nations Unies (ONU) appelle à une action urgente pour faire face à la montée inquiétante des violences sexuelles en Haïti. Selon Pramila Patten, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU sur les violences sexuelles en période de conflit, les viols y compris les viols collectifs sont en forte augmentation depuis le début de l’année, particulièrement dans les zones contrôlées par les gangs. Ces crimes, souvent utilisés comme outils de terreur et de domination, plongent la population féminine dans un climat d’insécurité extrême.
La situation humanitaire est également critique, des milliers de personnes ont fui leur domicile pour échapper à la violence, et l’accès aux soins médicaux et psychologiques reste extrêmement limité. L’hôpital public de Port-au-Prince a été incendié, aggravant l’effondrement d’un système de santé déjà fragile. Pendant ce temps, les gangs armés continuent de s’opposer violemment aux forces de sécurité, malgré le déploiement partiel d’une mission multinationale dirigée par le Kenya.
Face à cette crise, l’ONU appelle le gouvernement haïtien à accélérer la mise en place de tribunaux spécialisés pour juger les crimes de masse, et la communauté internationale à fournir un appui logistique et financier. « Mettre fin à l’impunité est une étape cruciale pour briser le cycle de la violence et restaurer la dignité des femmes haïtiennes », a insisté Mme Patten. Le peuple haïtien, selon elle, ne peut plus attendre.