Viv Ansanm et Gran Grif dans le viseur des États-Unis, vers une réponse antiterroriste

Les gangs armés qui sèment la terreur en Haïti pourraient bientôt être officiellement reconnus comme des organisations terroristes étrangères par le gouvernement américain. Cette mesure viserait notamment la coalition Viv Ansanm et le groupe Gran Grif, actifs à Port-au-Prince et dans la région de l’Artibonite. Selon un article du Miami Herald, cette désignation permettrait aux États-Unis de poursuivre toute personne ou institution impliquée dans leur financement ou leur armement, y compris à l’étranger. Des sanctions lourdes et des peines sévères pourraient s’appliquer, allant jusqu’à l’emprisonnement dans des établissements de haute sécurité.
Dans cette logique, des membres influents de ces gangs haïtiens pourraient être transférés vers le CECOT, la prison de haute sécurité salvadorienne connue sous le nom de Centre de Confinement du Terrorisme. Ce méga-complexe carcéral, situé à Tecoluca au Salvador, est considéré comme l’un des plus stricts et redoutés d’Amérique latine. Déjà utilisé pour incarcérer des membres de gangs comme MS-13 ou Tren de Aragua, le CECOT pourrait désormais accueillir des criminels haïtiens reconnus comme terroristes, selon les autorités américaines citées dans l’article.
Cependant, cette initiative suscite des inquiétudes. Des experts en droit international soulignent que la désignation de groupes internes comme terroristes pourrait nuire à l’image et à l’économie d’Haïti, affectant les investissements étrangers, les assurances, et même le secteur du tourisme. Malgré cela, plusieurs figures politiques haïtiennes, dont l’ancien Premier ministre Claude Joseph, ont officiellement demandé aux États-Unis d’adopter cette désignation contre Viv Ansanm, soulignant que ces gangs représentent une menace non seulement pour Haïti, mais aussi pour la sécurité de toute la région, selon le journal.
Miami Herald a fait savoir, cette mesure pourrait marquer un tournant radical dans la réponse internationale à la crise haïtienne. Face à des gangs qui continuent d’élargir leur influence et de défier les forces de l’ordre, la stratégie américaine semble s’orienter vers une militarisation accrue de la réponse, avec des conséquences judiciaires et géopolitiques majeures. Reste à savoir si la justice haïtienne acceptera l’éventuelle extradition de ses ressortissants vers des prisons étrangères comme le CECOT.