Haïti : l’ONU s’inquiète de l’usage croissant de drones explosifs par les autorités
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé une profonde inquiétude face à l’usage de plus en plus fréquent de drones explosifs par les forces haïtiennes dans la lutte contre les gangs armés à Port-au-Prince. Selon les données publiées par l’ONU, ces frappes, menées depuis mars 2025, auraient causé la mort d’au moins 559 personnes, dont 11 enfants, à la mi-septembre.
« Depuis mars, le gouvernement a intensifié son utilisation de drones explosifs dans ses opérations anti-gangs à Port-au-Prince. À la mi-septembre, ces frappes ont tué au moins 559 personnes, dont 11 enfants. La plupart sont probablement illégales au regard du droit international des droits de l’homme », a déclaré M. Türk dans un communiqué.
Le responsable onusien a souligné que l’ampleur et la nature de ces opérations soulèvent de sérieuses préoccupations quant à la proportionnalité et à la légalité de l’usage de la force. Il a exhorté les autorités haïtiennes à diligenter des enquêtes indépendantes et crédibles afin de faire toute la lumière sur l’emploi de ces drones et sur les cas présumés d’abus.
Volker Türk a rappelé que toute action sécuritaire, même dans un contexte de lutte contre la criminalité organisée, doit se conformer aux principes fondamentaux du droit international : légalité, nécessité, proportionnalité, non-discrimination, précaution et responsabilité.
Cette mise en garde intervient alors que la capitale haïtienne reste en proie à une violence persistante. Les gangs continuent de contrôler plusieurs quartiers de Port-au-Prince, tandis que les autorités misent de plus en plus sur les technologies militaires pour tenter de reprendre le contrôle. L’usage de drones explosifs, une pratique récente et controversée, suscite désormais de vives inquiétudes quant à son impact sur les populations civiles et son respect des normes internationales en matière de droits humains.
