Haïti : les évêques appellent à la paix avant toute réforme constitutionnelle
Face à une situation nationale qu’ils qualifient de « chaos généralisé », les évêques d’Haïti ont lancé un cri d’alarme dans une déclaration publiée le 23 juillet. La Conférence épiscopale d’Haïti (CEH) dénonce la dégradation sécuritaire, l’effondrement des institutions, et la souffrance d’un peuple livré à la violence des gangs. Ils parlent d’une société en « déchance morale », évoquant la profanation de lieux de culte, la destruction du patrimoine et la perte du sens de Dieu.
Tout en saluant les efforts du gouvernement de transition, les évêques estiment que le contexte actuel ne permet pas l’adoption d’une nouvelle constitution. Selon eux, la priorité est de rétablir la paix, la sécurité et la confiance sociale avant d’engager tout processus politique. Ils critiquent notamment le manque de débat citoyen, le renforcement excessif des pouvoirs présidentiels, et un projet de gouvernance trop complexe pour un pays fragilisé.
La CEH appelle les citoyens à s’engager activement dans une reconstruction morale et collective du pays. Les évêques exhortent à rejeter la résignation et la vengeance, et à œuvrer pour une société plus juste et solidaire. « Trop de sang a coulé, trop de jeunes ont perdu espoir », écrivent-ils, rappelant qu’il est encore temps d’éviter l’irréparable.
