la Cour suprême autorise la fin du statut humanitaire pour les Haïtiens

La Cour suprême des États-Unis a autorisé vendredi le gouvernement de Donald Trump à mettre fin aux protections humanitaires temporaires accordées à plus de 500 000 migrants, Cubains, Nicaraguayens, Venezueliens, dont des dizaines de milliers d’Haïtiens . Cette décision représente un revers majeur pour les bénéficiaires du programme de “parole humanitaire”, instauré par l’administration Biden en 2022 pour répondre à la crise migratoire à la frontière sud. Haïti, frappé par une instabilité politique chronique, une insécurité extrême et des catastrophes naturelles répétées, figure parmi les pays les plus touchés.
Les Haïtiens installés aux États-Unis grâce à ce programme risquent désormais l’expulsion, malgré les dangers avérés auxquels ils seraient confrontés s’ils étaient contraints de retourner dans leur pays. Pour beaucoup, cette protection représentait une bouée de sauvetage face à l’effondrement de l’État haïtien, aux violences des gangs et à l’absence d’accès aux services de base. Les communautés haïtiennes, notamment en Floride et à New York, ont réagi avec inquiétude et colère, dénonçant une décision qu’elles jugent cruelle et déconnectée de la réalité sur le terrain.
La juge Ketanji Brown Jackson, dans une opinion dissidente, a averti que cette décision risquait de “faire s’effondrer la vie d’un demi-million de migrants autour de nous”, soulignant l’impact humain de ce changement de cap. En Haïti, aucune garantie de sécurité ni de stabilité n’existe actuellement, et les défenseurs des droits humains appellent Washington à reconsidérer une mesure qui pourrait, selon eux, renvoyer des milliers de personnes vers un enfer certain.