Rubio appelle l’OEA à intervenir en Haïti face à la montée des gangs armés

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré mardi que l’Organisation des États américains (OEA) devrait jouer un rôle plus actif dans la résolution de la crise sécuritaire en Haïti. Face à la montée en puissance des gangs armés qui contrôlent une grande partie du territoire, Rubio a estimé que l’organisation hémisphérique pouvait offrir une réponse régionale coordonnée. « S’il y a jamais eu une crise régionale où une organisation comme celle-ci pourrait intervenir, c’est bien celle-ci », a-t-il affirmé devant la commission des affaires étrangères du Sénat.
L’administration Trump, selon Rubio, est prête à soutenir un leadership accru de l’OEA dans le dossier haïtien, à condition que d’autres pays de la région s’y engagent également. « Nous sommes prêts à jouer un rôle de leader, mais nous avons besoin de l’adhésion d’autres partenaires qui sont tout aussi, sinon plus, affectés par la situation », a-t-il ajouté. Il a même évoqué la possibilité d’une intervention militaire sous l’égide de l’OEA, similaire à celle de 1965 en République dominicaine.
Rubio a salué les efforts du Kenya, qui dirige actuellement une mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti, mais a reconnu que cela ne suffit pas. « Nous sommes reconnaissants envers les Kényans… mais cette mission seule ne résoudra pas le problème », a-t-il souligné. Il a également indiqué que les États-Unis envisagent de financer jusqu’à 200 millions de dollars pour soutenir l’opération jusqu’en 2026, tout en appelant à une action collective de la part des pays membres de l’OEA.
Le secrétaire d’État a brossé un portrait alarmant de la situation : « Haïti est aujourd’hui contrôlée par 25 000 à 30 000 membres de gangs criminels », a-t-il déclaré. Selon lui, ces groupes ne poursuivent aucun objectif politique ou idéologique, mais cherchent à contrôler le territoire pour racketter le transport de carburant, détourner des camions, pratiquer l’enlèvement contre rançon et faire du trafic d’êtres humains et de drogues. Rubio estime que les mécanismes traditionnels de maintien de la paix ne suffisent plus, et appelle à une approche innovante et régionale.