Haïti : Morte ou vivante ? La une du journal kenyan ‘’The Standard’’

Sous le titre choc, Haïti : mort ou vivre ? le journal kenyan The Standard a consacré, ce mercredi 7 mai, sa une à la mort tragique du deuxième policier kényan tué à Savien, en Haïti, ville dominée par des gangs lourdement armés. La publication dénonce non seulement la brutalité de la réalité haïtienne, mais aussi le manque total de transparence autour de cette mission, qui laisse les familles des victimes dans une angoisse insupportable. Le gouvernement haïtien a confirmé la mort de l’agent, mais la famille du policier défunt n’a reçu aucune information officielle des autorités kényanes, livrée à elle-même face aux images bouleversantes circulant sur les réseaux sociaux.
Ce silence cruel, selon le journal, est la conséquence directe de l’irresponsabilité manifeste de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) en Haïti, qui n’a pas transmis les bonnes informations aux autorités kényanes, empêchant toute communication claire avec les proches des policiers déployés. Alors que le Kenya a envoyé ses premiers contingents en juin 2024 et déjà investi plus de 2,5 milliards de shillings dans l’opération, toujours selon le journal Stadard, la sécurité en Haïti ne cesse de se détériorer, le pays est chaque jour plus ravagé par des affrontements, des enlèvements et des exécutions sommaires.
Dans un communiqué officiel, le Conseil présidentiel de transition d’Haïti a exprimé ses regrets : « Ces vaillants policiers, engagés aux côtés des forces haïtiennes dans la lutte contre l’insécurité, ont fait le sacrifice ultime pour un avenir meilleur. » Mais au Kenya, la réalité est plus sombre. La mission kényane, initialement présentée comme un geste de solidarité, se transforme de plus en plus en un bourbier meurtrier, sans stratégie claire ni coordination efficace. Pour les familles kényanes, comme pour une grande partie de l’opinion publique, il est urgent de faire la lumière sur les risques réels de cette intervention et de protéger la vie de ceux qui y sont engagés.