Alors que le projet d’une sélection nationale de baseball en Haïti semblait prendre forme après la pandémie, l’insécurité généralisée et la crise politique ont mis à mal l’une des initiatives sportives les plus ambitieuses du pays. Avec l’appui d’entraîneurs cubains et dominicains, de figures expérimentées comme Lino Rivera et de vétérans tels que Félix Pie, Haïti espérait bâtir une véritable culture du baseball. L’objectif était clair : participer aux compétitions internationales et structurer un écosystème durable autour de ce sport encore peu développé sur l’île.
Mais la réalité du terrain a rapidement freiné cet élan. L’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, la montée du vandalisme, les départs massifs des membres de la Fédération et le manque de financement ont paralysé le projet. Selon Gardy Prophète, président de la Fédération haïtienne de baseball, les entraîneurs étrangers ont quitté le pays, les entraînements se sont raréfiés, et l’aide matérielle a presque disparu. Malgré cela, Prophète et son équipe refusent de baisser les bras : « Notre ambition va au-delà d’une sélection nationale. Nous voulons créer une vraie culture du baseball en Haïti. »
Aujourd’hui, près de 300 jeunes s’entraînent encore, de manière irrégulière, dans l’espoir de voir renaître le projet. La Fédération mise désormais sur le soutien du secteur privé et la mobilisation de la diaspora pour relancer l’initiative. Le projet est à l’arrêt, mais pas abandonné. L’enthousiasme de figures comme Félix Pie et Lino Rivera, prêt à revenir dès que les conditions le permettront, laisse entrevoir une possible résurrection. Car malgré les obstacles, la passion du baseball en Haïti, elle, ne faiblit pas.
