République dominicaine : Des femmes haïtiennes enceintes traquées dans les hôpitaux publics – L’ONU tire la sonnette d’alarme
ΡEn République dominicaine, les hôpitaux publics sont désormais le théâtre d’une chasse aux femmes enceintes d’origine haïtienne. Une mesure jugée inhumaine et dangereuse par l’ONU, qui dénonce une dérive inquiétante dans la gestion de la crise migratoire à la frontière haitiano-dominicaine.
Depuis lundi, les autorités dominicaines appliquent un protocole de vérification migratoire dans 33 hôpitaux du pays. Objectif affiché : empêcher les migrants en situation irrégulière d’accéder aux soins sans contrôle. Résultat ? 87 femmes haïtiennes enceintes ont été arrêtées en une seule journée, parfois à quelques heures de l’accouchement.
Pour le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, relayé par son porte-parole Stéphane Dujarric, cette politique met gravement en péril la santé et la dignité humaine :
« Ces femmes, dans un moment critique de leur vie, renoncent aux soins par peur de l’arrestation. L’hôpital n’est plus un refuge, mais un piège. »
Malgré les critiques, le président Luis Abinader persiste et signe. Il a même récemment déclaré que les ONG comme Amnesty International feraient mieux de se concentrer sur Haïti. Un mépris frontal, selon plusieurs observateurs, à l’égard du droit humanitaire et des conventions internationales.
Pourtant, silence total du côté haïtien. Le Conseil présidentiel de transition n’a émis aucun communiqué, ni condamné les dérives. Un mutisme qui scandalise une partie de la diaspora et des défenseurs des droits humains.
