Amnistie Internationale exige l’abrogation de la mesure hospitalière discriminatoire en République Dominicaine

Amnistie Internationale a exigé ce mercredi la fin immédiate de la politique de déportation liée à l’accès aux soins de santé pour les Haïtiens en République Dominicaine. Cette mesure, mise en place lundi dernier, fait partie d’un ensemble de politiques destinées à lutter contre l’immigration irrégulière en provenance d’Haïti. Selon l’organisation, ce protocole constitue une violation grave des droits humains et expose des milliers de migrants à des traitements inhumains.
La mesure impose aux hôpitaux de vérifier que les patients haïtiens possèdent une identification valide, un contrat de travail, une preuve de résidence et qu’ils ont réglé les frais médicaux avant de leur fournir des soins. En cas de non-respect de ces critères, les patients sont soignés, mais une fois rétablis, ils sont systématiquement expulsés du pays. Lors de la première journée d’application, 87 femmes enceintes et parturientes ont été arrêtées dans 33 hôpitaux du pays. Cette politique s’inscrit dans un contexte où le président Luis Abinader a annoncé une série de mesures visant à contrôler l’immigration haïtienne.
Amnistie Internationale a dénoncé cette pratique en la qualifiant de “discriminatoire” et de “déshumanisante”, soulignant que cela va à l’encontre du droit à la santé pour tous, sans distinction. L’organisation appelle également le gouvernement dominicain à prendre des mesures concrètes pour lutter contre la discrimination raciale et à garantir un accès équitable aux soins de santé pour toutes les personnes, indépendamment de leur statut migratoire. Selon AI, cette politique enfreint également les obligations internationales de la République Dominicaine et va à l’encontre du principe d’accès universel aux soins inscrit dans la Constitution du pays.