Haïti : l’ONU alerte sur l’ampleur de la crise sécuritaire, la communauté internationale appelée à réagir

La situation sécuritaire en Haïti continue de se détériorer à un rythme alarmant, suscitant une vive inquiétude au sein de la communauté internationale. Lors d’une session spéciale du Conseil de sécurité des Nations unies, plusieurs représentants ont tiré la sonnette d’alarme face à la montée en puissance des gangs armés dans le pays.
Des opérations conjointes saluées, mais insuffisantes
La ministre kényane de la Sécurité nationale, Monica Juma, a salué les efforts conjoints déployés par la Police nationale haïtienne (PNH) et la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), conduite par le Kenya. Selon elle, des opérations intensives menées ces derniers jours, y compris dans la nuit précédant la session, ont permis d’obtenir « des progrès notables dans la sécurisation des infrastructures critiques et dans la limitation de l’influence des gangs ».
Un financement encore trop incertain
Autre point d’inquiétude : l’absence d’une stratégie claire pour financer durablement la MSS. À ce jour, la mission repose sur des contributions volontaires, mais aucun fonds substantiel n’a encore été débloqué. Cette instabilité financière met en péril l’efficacité et la pérennité de l’opération.
Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont d’ailleurs reconnu qu’aucune initiative concrète n’était en cours pour établir une mission de maintien de la paix traditionnelle en Haïti.
L’impact humain au cœur des débats
Invitée à s’exprimer devant le Conseil, l’activiste haïtienne Pascale Solages a livré un témoignage poignant sur les conséquences humaines de la crise. « Derrière chaque statistique, il y a un visage, une femme, une fille. Ce sont elles les premières victimes de la violence des gangs armés », a-t-elle déclaré, appelant à une réponse humanitaire urgente.
Une menace régionale grandissante
La République dominicaine, voisine directe d’Haïti, s’inquiète également de l’instabilité croissante. Le ministre dominicain des Affaires étrangères, Roberto Álvarez, a rapporté qu’un bureau gouvernemental à Mirebalais avait été envahi par des gangs haïtiens. Heureusement, l’installation avait été évacuée à temps. Il a dénoncé des « niveaux effrayants de coordination » de la part de ces groupes criminels, soulignant la portée régionale du conflit.
Face à l’ampleur de la crise, l’ONU appelle les États membres à agir de manière urgente et coordonnée pour empêcher un effondrement total de l’ordre public en Haïti.