Haïti commémore les 200 ans de la reconnaissance de son indépendance par la France et réclame justice historique

Deux siècles après la publication de l’ordonnance royale du 17 avril 1825 par le roi Charles X, reconnaissant l’indépendance d’Haïti, les autorités haïtiennes ont marqué cette date par une cérémonie officielle à la Villa d’Accueil. Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), accompagné de membres du gouvernement, de hauts responsables militaires et académiques, a rappelé l’importance historique de cet acte, tout en ravivant la demande de restitution de la dette imposée à la première République noire du monde.
Dans son discours, le président du CPT, Fritz Alphonse Jean, a dénoncé le caractère punitif de l’ordonnance, qui avait conditionné la reconnaissance de l’indépendance à une indemnité de 150 millions de francs-or. « Une sanction contre Haïti pour avoir brisé les chaînes de l’esclavage et inspiré les peuples du monde entier », a-t-il déclaré. Le président a également salué le rapport du président français Emmanuel Macron, y voyant une opportunité d’ouvrir une nouvelle ère de coopération entre les deux nations.
Prenant la parole, le Conseiller-Président Leslie Voltaire a lancé un appel solennel à la communauté internationale et à la diaspora haïtienne : « Il est temps que la France restitue cette rançon injuste et répare les torts causés par des siècles de traite et d’esclavage. » En parallèle, le secrétaire général du Conseil des ministres, Odilien Charles, a annoncé la création du Comité national haïtien de restitution et de réparation, composé de 21 membres, placé sous la tutelle de l’UEH et du ministère des Affaires étrangères. Il a aussi confirmé la nomination de Mme Gusti-Klara Gaillard au sein du Comité mixte franco-haïtien.
Le CPT réaffirme son engagement à défendre la mémoire historique d’Haïti et à poursuivre les discussions diplomatiques avec la France. L’objectif reste clair : obtenir réparation pour l’injustice de la dette de l’Indépendance, symbole d’un combat pour la dignité, la liberté et la souveraineté.