Je veux mon fils tel que je l’ai laissé », déclare la mère de Bénédict Kabiru, policier kényan tué en Haïti

L’incertitude plane toujours sur le sort de Bénédict Kabiru, policier kényan déployé en Haïti dans le cadre de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSS). Alors que les autorités haïtiennes ont annoncé sa mort, sa mère, Jacinta Wanjiku Kabiru, refuse d’y croire et réclame des preuves tangibles.

Entre espoir et angoisse

Le 26 mars dernier, l’officier kényan, Bénédict Kabiru, avait été tué par des gangs armés lors d’une embuscade dans la localité de Savien, une zone à forte insécurité dans le département de l’Artibonite. Des vidéos circulant sur les médias sociaux montraient le corps d’un policier ensanglanté. Toutefois, du côté kényan, l’incertitude demeure. Jack Ombaka, porte-parole de la MSS, a confirmé la disparition d’un policier kényan sans pour autant valider les informations relayées par les médias haïtiens. Selon lui, l’agent a disparu après que son convoi a été attaqué par des gangs alors qu’un véhicule blindé de la police haïtienne était coincé dans un fossé suspecté d’avoir été creusé intentionnellement, ne opération de recherche est en cours.

Face à ces informations contradictoires, la famille de Kabiru vit dans l’angoisse. À Thamanda, dans le comté de Kiambu, sa mère Jacinta Wanjiku Kabiru s’accroche à l’espoir que son fils est toujours en vie. « Depuis mercredi matin, la seule information que j’ai reçue est que mon fils est porté disparu. Depuis, plus rien. Je veux des réponses », a-t-elle confié à NTV.

Elle se souvient de leur dernière conversation, deux jours avant sa disparition. « Il m’a dit qu’il avait été transféré de une autre ville, une zone dangereuse contrôlée par des gangs. Mais il restait optimiste, il savait que sa mission était presque terminée.» Refusant d’accepter les rumeurs, elle lance un appel désespéré au gouvernement kényan : « Je veux mon fils tel que je l’ai laissé—vivant et en bonne santé. Il est mon premier-né, et je suis une mère célibataire. Il est le seul espoir de ma famille. »  Ce drame met en lumière un problème majeur de communication entre les responsables  de la MSS et les familles des policiers envoyés en mission. Alors la famille de Bénédict Kabiru attend toujours une réponse officielle du Kenya, oscillant entre espoir et crainte du pire.

Snaida Frédéric