Haïti : la résolution américaine pour une force anti-gangs bloque au Conseil de sécurité

La résolution présentée par les États-Unis et le Panama au Conseil de sécurité de l’ONU, visant à créer une « Force de répression des gangs » en Haïti, peine à obtenir le consensus des membres permanents. Le projet, soutenu par la France et le Royaume-Uni, prévoit le déploiement de 5 500 hommes et la mise en place d’un Bureau d’appui onusien chargé de couvrir les dépenses logistiques et structurelles.
Washington considère la situation en Haïti comme une menace directe à sa sécurité nationale et a donc saisi les Nations Unies. Toutefois, la Chine et la Russie hésitent à accorder leur soutien, menaçant de recourir à leur droit de veto. Pékin critique la politique commerciale américaine, notamment les droits de douane imposés sur ses exportations, tandis que Moscou dénonce l’aide militaire américaine à l’Ukraine et les menaces de nouvelles sanctions.
Ces divergences géopolitiques transforment le dossier haïtien en monnaie d’échange diplomatique. Plusieurs réunions à huis clos se sont tenues la semaine dernière pour convaincre Xi Jinping et Vladimir Poutine de ne pas bloquer la résolution, mais vendredi soir aucun compromis n’avait été trouvé. Les tractations se poursuivent alors que l’avenir sécuritaire d’Haïti reste incertain.
Face à ces blocages, l’Organisation des États Américains (OEA) a appelé à un soutien conjoint à la résolution. Son secrétaire général, Albert Ramdin, a critiqué la position de la Chine et de la Russie, rappelant l’urgence de la situation haïtienne. La pression monte d’autant plus que le mandat de la mission multinationale dirigée par le Kenya en Haïti expire le 2 octobre 2025, risquant de laisser le pays sans appui international face aux gangs.