
Alors que la crise humanitaire et sécuritaire s’aggrave en Haïti, la République dominicaine poursuit le renforcement de sa frontière. Vendredi, les autorités dominicaines ont donné le coup d’envoi de la deuxième phase de construction de leur mur frontalier, dans le nord-ouest de la République Dominicaine, à Dajabón.
Cette nouvelle étape prévoit l’édification de 13 kilomètres supplémentaires de barrière, s’ajoutant à une infrastructure initiée en 2021. À terme, le mur devrait couvrir près de la moitié de la frontière terrestre de 340 kilomètres entre les deux pays.
Le projet est défendu par le gouvernement du président Luis Abinader comme une réponse à l’augmentation des migrations illégales et à la montée des violences liées aux gangs haïtiens. Absent de la cérémonie d’inauguration, Luis Abinader a laissé ses ministres de la Présidence et de la Défense marquer symboliquement le début des travaux.
« Ce mur est plus qu’un simple ouvrage physique. Il témoigne de notre volonté de protéger la souveraineté et l’ordre de la République dominicaine », a affirmé José Ignacio Paliza, ministre de la Présidence.
Le mur consiste en une base en béton surmontée d’une clôture métallique, avec du fil barbelé à son sommet. Cette infrastructure initiée dans une politique migratoire de plus en plus stricte. Depuis le début de l’année 2025, plus de 140 000 Haïtiens sans papiers ont été expulsés, selon les chiffres officiels.
En Haïti, la situation ne cesse de se détériorer. L’absence de gouvernement stable, combinée à la prolifération des groupes armés, a plongé le pays dans un chaos où se mêlent violences, enlèvements et déplacements massifs de la population. Environ un million d’Haïtiens ont été forcés de fuir leur domicile ces derniers mois.
Mais cette politique de fermeture inquiète certains observateurs. Des organisations de défense des droits humains dénoncent une réponse sécuritaire à une crise profondément humanitaire. Pour elles, le mur ne résout ni la détresse haïtienne, ni les tensions historiques entre les deux voisins caribéens.