Des commerçants haïtiens engagent des mercenaires pour protéger leurs marchandises à la frontière de Malpasse

Selon un article publié par le journal dominicain Listín Diario, ce mardi 27 mai, des commerçants haïtiens auraient recours à des mercenaires armés pour assurer la protection de leurs marchandises, face à la montée de l’insécurité et à l’effondrement de l’autorité de l’État haitien dans certaines zones frontalières.
Le média rapporte que ces commerçants, qui s’approvisionnent régulièrement au marché binational de Malpasse situé à la frontière avec la ville dominicaine de Jimaní, cherchent à se prémunir contre les extorsions et les pillages orchestrés par des bandes criminelles. La présence de groupes armés privés est perçue localement comme un « filet de sécurité », notamment dans la zone de Font Parissien, à l’ouest d’Haïti.
L’article précise qu’une source des services de renseignement haïtien a confirmé que les habitants de la région frontalière se sentaient soulagés par la présence de ces « brigades de sécurité », qui agissent en marge des forces officielles défaillantes.
Cette information contraste avec les premières informations relayées en début de semaine, laissant entendre que des hommes armés avaient pris d’assaut les locaux de la douane haïtienne à Malpasse. Les enquêtes ont toutefois révélé qu’il s’agissait de mercenaires engagés par les commerçants eux-mêmes, après que des agents des douanes aient été accusés de collecter des taxes illégalement sans en rendre compte aux autorités fiscales.
Toujours selon Listín Diario, ces initiatives privées de sécurité s’expliquent par l’échec des institutions étatiques à garantir l’ordre dans une zone où les gangs imposent leurs propres « impôts » sur les marchandises transportées.