Baz Gran Grif et Viv Ansanm désignés terroristes transnationaux par les Etats-Unis

Deux des groupes armés les plus redoutés du pays, Gran Grif et Viv Ansanm (G9), viennent d’être inscrits par les États-Unis sur la liste noire des organisations terroristes transnationales. Cette décision, prise en vertu du décret présidentiel 13224 modifié, marque un nouveau tournant dans la réponse internationale à la crise sécuritaire qui déchire Haïti.
Gran Grif, actif depuis 2016 dans la région de Savien, dans l’Artibonite, est connu pour ses activités violentes, enlèvements, extorsions et affrontements avec d’autres gangs. Plus récemment, il aurait renforcé son contrôle sur des zones rurales, échappant totalement à l’autorité de l’État haïtien.
De son côté, Viv Ansanm, également identifié sous le nom de G9 an Fanmi e Alye, est une coalition de groupes armés née à Port-au-Prince. Officiellement constituée en septembre 2023, elle est dirigée par l’anciens policier, Jimmy Cherisier ( Barbecue ) et figures du banditisme, et a été accusée de nombreuses attaques coordonnées contre des quartiers civils et des forces de l’ordre.
Ces désignations entraînent des sanctions économiques immédiates : gel d’avoirs éventuels, interdiction de toute transaction avec des entités américaines, et risque de sanctions pour tout soutien étranger. Washington espère ainsi couper les flux de financement et isoler ces groupes du reste du monde.
Au-delà de leur impact financier, ces mesures visent à délégitimer les gangs qui sévissent en Haïti et à envoyer un message clair : le soutien ou la collaboration avec ces groupes peut avoir des conséquences internationales graves.
Mais sur le terrain, les Haïtiens restent sceptiques. “Les sanctions, c’est bien, mais nous, on vit avec la peur chaque jour,” confie une résidente de Port-au-Prince. Sans une réponse concrète et coordonnée à l’échelle nationale, beaucoup craignent que ces sanctions ne suffisent pas à enrayer la spirale de violence.