
Le 17 avril 1825, Haïti, bien que libre depuis 1804 après une révolution historique contre l’esclavage et le colonialisme, s’est vu imposer une lourde indemnité par la France en échange de la reconnaissance officielle de son indépendance. Cette dette, exigée par le roi Charles X, a lourdement handicapé l’économie haïtienne pendant plus d’un siècle, freinant le développement d’un pays déjà fragilisé par les séquelles de l’exploitation coloniale. Pourtant, Haïti avait déjà affirmé sa souveraineté de façon éclatante : le 18 mai 1803, à Vertières, les troupes haïtiennes ont vaincu l’armée napoléonienne, et l’indépendance fut proclamée le 1er janvier 1804 par Jean-Jacques Dessalines, marquant la fin de la colonisation française de Saint-Domingue et la naissance de la première République noire du monde.
Deux siècles plus tard, le président français a reconnu, dans un discours solennel, l’impact destructeur de cette décision sur Haïti. Il annonce la création d’une commission mixte franco-haïtienne, composée d’historiens, qui aura pour mission d’explorer cette page douloureuse de l’Histoire, d’en mesurer les conséquences, et de proposer des recommandations concrètes pour une reconnaissance plus juste de ce passé. Il convient de rappeler que la demande officielle de restitution de la dette de l’indépendance a été formulée pour la première fois en 2003 par l’ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide, qui réclamait à la France la somme de 21 milliards de dollars en réparation.
Haïti, symbole mondial de liberté et de résistance, mérite que la vérité de son Histoire soit pleinement reconnue et partagée. Cette initiative vise non seulement à réparer une injustice historique, mais aussi à renforcer les liens entre les deux nations, dans un esprit de respect, de vérité et de solidarité.