Elon Musk voulait couper l’aide : la justice américaine sauve Haïti in extremis

Alors qu’Haïti traverse une crise multidimensionnelle marquée par la violence des gangs, l’insécurité alimentaire et l’effondrement des institutions, une rare bonne nouvelle est venue d’un tribunal fédéral à Washington. La Inter-American Foundation (IAF), une agence américaine qui finançait des projets de développement communautaire dans le pays, a été sauvée in extremis par une décision de justice. La juge Loren L. Alikhan a annulé les mesures du Department of Government Efficiency (DOGE), qui avait abruptement licencié la direction de l’agence, résilié tous ses contrats et tenté de la démanteler.
Cette décision judiciaire offre un répit crucial pour des milliers d’Haïtiens qui bénéficiaient directement des programmes de l’IAF. Avant son interruption, l’agence soutenait des projets touchant plus de 81 000 personnes, dont 14 500 petits agriculteurs qui recevaient des semences, outils et formations, ainsi que 15 000 Haïtiens qui dépendaient de soins médicaux financés par ses subventions. Le démantèlement aurait porté un coup fatal à ces initiatives locales, menées par les Haïtiens eux-mêmes dans un contexte où peu d’aides internationales arrivent jusqu’aux communautés vulnérables.
Ce sursis donne à Haïti une opportunité, aussi fragile soit-elle, de continuer à bâtir des solutions durables de l’intérieur, grâce à des partenariats ancrés dans les besoins réels du terrain. Alors que la communauté internationale peine à répondre efficacement à la crise haïtienne, la survie de l’IAF symbolise l’importance de soutenir les efforts de développement locaux, plutôt que d’imposer des solutions à distance. Mais cette victoire reste précaire : le gouvernement américain a déjà annoncé son intention de faire appel, ce qui laisse planer l’incertitude sur l’avenir de cette aide essentielle.